Je Ne Vois Pas Ce Que Tu Vois!!!

Le point de vue ou les distorsions cognitives

 

Derrière ce nom compliqué (les distorsions cognitives) se cachent un trouble et un ensemble de symptômes auxquels nous sommes tous confrontés, que cela soit dans la sphère privée ou dans la vie professionnelle. Il s’agit de bien comprendre que ce que l’on voit, perçoit, ressent ou que l’on vit n’a pas force de loi et que bien souvent, nous nous trompons.

Chaque vérité est sujette à interprétation selon que l’on se place à un endroit différent. Différentes cultures, différentes éducations, différentes places dans l’espace ou écart de vécu et de sensibilité.

L’évidence de l’un n’est que rarement celle de l’autre car notre cerveau va l’analyser en fonction de critères subjectifs qui nous sont propres.

Fruits de notre histoire, de nos traumatismes et de nos acquis, quand nous regardons une personne ou une situation, nous la colorons inévitablement de toutes ces informations. Les différents voiles et filtres qui nous séparent de l’objet ou du ressenti nous conduisent alors à une analyse fausse et peuvent nous entraîner à de mauvaises décisions ou à des réactions et souffrances disproportionnées et injustifiées.

Qui n’a jamais ressenti ou exprimé son sentiment d’injustice dans une situation qui lui paraissait évidente et simple à corriger par l’autre ?
L’autre, ce diable atteint de cécité qui ne voit pas ce que je sais être évident.

L’autre cet être injuste qui ne perçoit pas tous mes efforts et toutes mes compétences. L’autre qui ne respecte pas les règles et n’en fait qu’à sa tête.
L’autre qui ne me respecte pas alors que je fais tout pour lui.

L’employé qui ne comprend pas les décisions de son patron, et le patron qui lui ne perçoit pas la position de l’employé.

Mari et femme, parents et enfants, amis à amis, génération à génération, région à région, pays à pays, religion à religion….

Tous autant que nous sommes, nous devons nous confronter à ces vérités bafouées et à ces traitrises perçues différemment selon que l’on se place d’un côté ou de l’autre.

Chacun se référant à ses textes, à la pensée dominante : « Mais enfin tu ne vois pas que j’ai raison ? C’est évident, tout le monde te le dirait, il n’y a que toi pour ne pas voir que j’ai raison ! »
Alors comment faire pour réconcilier ces distorsions cognitives qui conduisent à la souffrance, à l’affrontement et aux conflits sans issues car quand des vérités s’affrontent, il n’y a jamais de gagnants.

C’est à ce stade que se situe l ‘enjeu, celui de la mise en perspective et de l’ouverture du cœur et de l’esprit.
Imaginer que l’autre puisse avoir raison, comprendre que de son point de vue le monde n’est pas le même que du vôtre :

« cela permet à coup sûr de désamorcer votre mental et votre égo »

qui dictent leur loi et pilotent vos émotions.
Comprenons-nous bien, je ne dis pas que l’autre a raison ou tort, je vous demande simplement de comprendre qu’il n’y pas forcement mensonge ou manipulation mais qu’il existe de multiples vérités en fonction de là où l’on se place.

Quand je coache, une grande partie de mon travail est d’aider les personnes à voir la situation de la façon la plus neutre possible, c’est à dire avec une lecture sans certitude, où d’autres chemins sont possibles que ceux qui sont imprimés dans leur inconscient.

Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas de vérité, mais qu’il existe des vérités différentes selon le point de vue où l’on se place.
Ceci est également valable dans un dialogue intérieur entres vous et vous, par exemple : Je ne serai jamais à l’heure, je n’aurai jamais cet examen, il n’acceptera jamais de me promouvoir à ce poste, je ne suis pas faite pour ce sport, je vais perdre le match, de toute façon, il ne me pardonnera jamais….

Autant de vérités affichées, autant de croyances limitantes qui avant même de se mettre en action vous condamnent à l’échec.
Et si vous regardiez une autre perspective, celle de la réussite, ou de l’expérience à tenter.

Même si là nous entrons dans un autre domaine, celui des croyances limitantes, il s’agit également d’une manifestation de distorsion entre un présent où l’on se questionne et un futur ou l’on formule des réponses pré formatées, basées sur des conclusions qui ne sont issues que de ma vision pressentie et imaginée, sous-entendu « je connais déjà le futur, alors, pourquoi tenter quoi que ce soit. »

Un exercice très simple consiste à se tenir debout avec un verre à la main et de demander à 3 personnes assises de le dessiner grossièrement. Elles vont tracer la base, deux cotés s’éloignant l’un de l’autre et un trait les réunissant sur le dessus, symbolisant le haut du verre horizontal.

Pour ma part, tenant le verre et me trouvant au dessus, je vais dessiner un rond, car c’est la seule face que je vois de ma position.

De chaque situation ou perception, il conviendrait pour ne pas se précipiter vers des décisions hâtives ou des mots fâcheux de se déplacer autour de l’objet, du problème et de la situation et de prendre le temps de poser son regard de l’autre côté, ou de tous les côtés.

Envisageons la vue de l’autre (des autres), comprenons ses enjeux, sa vision, sa logique et invitons-le à faire de même.

Ainsi un enfant avec qui vous avez des conflits lors des devoirs, invitez-le à prendre votre place et adoptez son attitude.

Demandez-lui de vous apprendre à jouer à son jeu vidéo préféré et il comprendra certainement que l’entrainement et le travail sont nécessaires pour parvenir à son

niveau d’expertise et vous aussi mesurerez que chacun à ses temps et méthodes d’apprentissage.

Changer la perspective est un début mais il convient aussi d’expliquer ce que l’on ressent ainsi installé dans sa position initiale et dans celle de l’autre.
Changement de point de vue, pédagogie et verbalisation des ressentis, voilà un chemin vertueux pour désamorcer des conflits et apaiser sa colère.

Je vois ce que tu vois, je comprends mieux ce que tu peux ressentir et donc ce que tu exprimes.

Cela ne conduit pas forcement à un accord car chacun garde son libre arbitre et sa position de vie sur le sujet traité mais cela permet de pacifier son mental en intégrant la grille de lecture de l’autre.
Et si en ayant fait ainsi le tour de la situation, il n’y a pas d’accord, au moins vous serez sûr que vos opinions divergent et que sur ce sujet, le consensus n’est pas envisageable. Toi et moi, ne sommes pas d’accord, je comprends ton point de vue, pas de conflit, pas d’énergie à perdre pour te convaincre.

Notez bien d’ailleurs, l’expression « ton point de vue » : il s’agit bien d’une position géographique associée à la vue, en d’autres termes, de là où tu es, que vois-tu et non quelle vérité ou solution absolue et universelle me proposes-tu.

Si nos politiques appliquaient cette méthode, nous aurions certainement moins de conflits, ou du moins des sorties de conflits plus rapides et harmonieuses.

Je ne vois pas ce que tu vois, je ne ressens pas ce que tu ressens mais je comprends que tu puisses le ressentir ou le voir comme cela.

A partir de ce constat pacifié, libre à chacun de faire le pas qu’il consent vers l’autre. L’accord n’est pas certain mais la guerre sera évitée car en effet, pourquoi combattre celui qui de toute façon n’adhèrera pas complètement à votre vision.

Que cela soit dans des conflits professionnels ou personnels, ayez en tête ce conseil de coach, déplacez-vous sur votre carte du monde et comprenez qu’il ne s’agit que d’un point de vue. 

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